Depuis l’accouchement, je reçois fréquemment des questions sur l’allaitement :
Comment l’allaitement s’est passé ? est ce que t’as allaité Hedi ? comment le sevrage s’est déroulé ? etc
Aujourd’hui je me sens prête pour répondre à toute vos questions tout en acceptant ce qu’on a vécu et tout en assumant nos choix ( le papa et moi).
Le commencement
J’ai vécu une grossesse assez compliquée, un alitement dès la fin du cinquième mois et une menace d’accouchement prématuré, alors penser à l’accouchement ou l’allaitement ne me préoccupaient pas vraiment. Je savais que je voulais allaiter bébé et c’était naturel et évident pour moi.
L’accouchement était un peu compliqué également, bébé avait absorbé du liquide amniotique et devait passer en Néonat pour surveillance et examens. On m’a demandé si je voulais allaiter de tirer mon lait et de lui donner à l’aide d’une seringue. Deux jours après, les examens étaient bons, on avait enfin le droit de garder bébé avec nous et le stress de « Bébé doit gagner du poids pour pouvoir sortir » commençait.
Hormones, fatigue et questions
On était fatigué et je ne voulais pas rester à l’hôpital. J’étais bien entourée, Mohamed était à mes cotés, les professionnels de santé sont adorables, à l’écoute et bienveillants. Mais tout le monde posait THE question : Amal a pu allaiter ? et venait les conseils après. Je sais que ça partait d’une bonne intention mais la fatigue, le stress, la montée de lait qui se passait doucement, bébé doit gagner du poids sinon on ne sort pas, avec tout ça j’avais une boule au ventre, je pleurais tout le temps et je culpabilisais pour tout et pour rien. Selon moi, je ne faisais pas correctement les choses.
Bébé doit gagner du poids
Tous les examens étaient bons, on pouvait sortir mais à condition que bébé gagne du poids, dernière soirée on a cédé :
OK pour le biberon, je veux sortir, je veux rentrer à la maison.
A la maison
De retour à la maison, allaitement exclusif pendant deux semaines avant le premier RDV chez le pédiatre. Il s’endormait au sein, il fallait le stimuler doucement pour qu’il arrive à téter plus longtemps. Chez la pédiatre, bébé avait perdu du poids et là maman culpabilise encore et encore et n’arrive plus à retenir ses larmes. La pédiatre bienveillante me suggère de continuer l’allaitement mais avec un petit complément à la fin. La consigne était simple :
– Continuez à proposer en premier le sein, et à la fin si bébé a encore faim, donnez lui un petit complément.
– Mais comment je peux savoir s’il a encore faim !
– Vous êtes sa maman, faites vous confiance, vous le saurez.
Et puis pourquoi culpabiliser ! le but est de le nourrir, vous êtes une bonne maman en allaitant ou en donnant le biberon.
Mixte
De retour à la maison, le chapitre allaitement mixte pouvait commencer et oui je savais quand Hedi avait encore faim 🙂 Je ne vais pas m’attarder sur le choix du lait infantile, si le stress de Est ce que j’ai choisit le bon lait ? ni les nuits passées sur les forums et les réseaux sociaux en lisant les retours d’expérience des autres mamans.
Pendant les deux premiers mois, l’allaitement était à la demande et toujours avec le petit complément à la fin si bébé a faim. Quand j’ai repris le travail, Hedi commençait à aller chez l’assistante maternelle et la situation est devenue beaucoup plus simple : je l’allaitais matin et soir sans complément et il prenait son biberon de lait infantile chez l’assistante.
La diversification et le sevrage
Bébé découvre les aliments, les saveurs et je m’éclate en lui proposant des nouvelles compositions et des nouvelles textures. Le rythme de l’allaitement est toujours le même : Matin et soir sans complément et le biberon de lait infantile chez l’assistante. Je comptais allaiter Hedi jusqu’à 1an mais j’ai eu le covid un mois avant. Le médecin m’a proposé de ne pas allaiter en attendant le résultat du test covid et avec Mohamed on s’est dit : c’est le moment pour passer à la prochaine étape : le sevrage.
La première semaine était très difficile surtout que bébé s’endormait au sein. Je ne dormais pas avec lui durant cette semaine comme j’ai le covid et papa a pris la relève. C’était difficile mais ensemble on a réussi cette étape.
Je réponds à vos question
Les nuits pendant l’allaitement :
J’allaitais à la demande, l’allaitement était plus fréquent pendant les premiers mois. La fréquence a changé doucement et naturellement avec la diversification, bébé se réveillait une à deux fois pendant la nuit.
C’était fatiguant certes mais on est prêt à tout pour ces petits cœurs.
Le tire lait
J’ai loué un tire lait, j’ai essayé pendant trois mois et j’ai détesté.
Ce n’est que mon expérience, d’autres mamans le trouvent pratique.
L’allaitement, c’est difficile ? crevasse ? douleurs ?
OUI ! Brisons le silence ! allaiter ça fait mal, très mal pendant les deux premiers mois mais heureusement les choses s’améliorent petit à petit par la suite. La crème anti-crevasse est un must have et l’eau chaude me soulageait énormément (douche ou avec une lingette). Je faisais aussi fréquemment des massages pour éviter les engorgements et favoriser le drainage du lait.
Les coliques durent combien de temps ?
Pour Hedi c’était jusqu’à ses trois mois. Les massages le soulageaient ainsi que les gouttes BioGaia, je faisais également attention à mon alimentation, à sa position la tété et à bien faire le rot à bébé qui peut être parfois long avec le lait infantile.
J’espère que ce récit assez long peut vous être utile et vous apporter du soulagement si vous en avez besoin. Ce récit est mon expérience personnelle, je ne vous incite pas à ne pas allaiter, ou à allaiter ou à quoique ce soit ! Faites le choix qui convient à votre famille, demandez aux professionnels de santé, à la Leche League pour l’allaitement. Allaiter est une expérience unique, mais si vous avez décidé de ne pas la vivre, ou de mixer lait maternel et lait infantile, sachez que vous êtes des mamans merveilleuses et que personne n’a le droit de vous juger !
